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Publié le par pompiersdemarcheprime.over-blog.com

Tunnel ferroviaire à Nantes : scénario accident (le 20/11/10)

Le tunnel de Chantenay passe sous le centre-ville de Nantes sur trois kilomètres. Un accident pourrait y provoquer un scénario catastrophe. Les secours ont testé les dispositifs d'intervention.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, au beau milieu du tunnel ferroviaire de Chantenay, un TER qui vient de quitter la gare de Nantes et se dirige vers Saint-Nazaire déraille. Aussitôt c'est le branle-bas de combat.

Environ 140 pompiers et des équipes du Samu interviennent pour secourir les blessés. La préfecture met en place un PC sécurité. Les policiers sécurisent les alentours. Telle est la trame de l'exercice qui s'est déroulé pendant plusieurs heures. Une vraie fiction mais une hypothèse bien réelle.

En moyenne, 100 trains transitent par ce tunnel long de 3 km (avec, en son centre, une tranchée ouverte de 200 m) qui passe quasiment sous le centre-ville et tout près du CHU de Nantes. 80 % sont des trains de voyageurs (en provenance ou en direction de Saint-Nazaire et de la Bretagne). Quant au trafic de fret, il est constitué en partie d'hydrocarbures venant de la raffinerie de Donges.

Depuis sa mise en service dans les années 50, aucun accident n'est à déplorer. Mais le risque existe. D'un déraillement, thème de l'exercice d'hier. Mais aussi, scénario le plus apocalyptique, d'un incendie d'un train de marchandises, en particuliers d'hydrocarbures.

1 900 victimes ?

Le Haut comité français pour la défense civile et économique des Pays de la Loire, dans deux rapports, dont un très récent, a décrit des situations plausibles dignes des films à grands frissons. Mais sans trucage, ni effets spéciaux. Fumées denses et toxiques, chaleur épouvantable, projections de gaz enflammés ou de missiles. En cas de sinistre majeur, la population avoisinante serait au coeur du drame. Jusqu'à 1 900 personnes pourraient être concernées (décès, blessés plus ou moins graves).

« Il faut savoir que, dans un tunnel, l'incendie d'un seul wagon transportant un liquide inflammable conduit à des températures de l'ordre de 1500 à 2000°C, avec le risque toujours possible, surtout si le tunnel est une simple tranchée couverte, comme c'est en partie le cas à Chantenay, d'un effondrement, souligne Jean-François Schmauch, colonel à la retraite, ancien directeur des pompiers de Loire-Atlantique, moins contraint au devoir de réserve. Et, pour certaines situations, l'intervention des services d'incendie et de secours sera strictement impossible. »

Alors, faut-il avoir peur ? L'État et RFF assurent que tout est mis en oeuvre pour limiter au maximum les risques. En particulier, le croisement d'un train de voyageurs et d'un train de fret de matières dangereuses est proscrit (notamment d'hydrocarbures en provenance de Donges). En outre, aucun aiguillage n'est installé sous le tunnel.

Des travaux de sécurisation, insuffisants pour certains experts, ont d'autre part été menés en 2006 (éclairage, système de communication, wagonnets de secours entreposés à chaque extrémité). Dans le cadre de l'exercice de sécurité, ces wagonnets ont d'ailleurs servi à évacuer les blessés les plus touchés.

Selon le Haut comité pour la défense civile et économique, la solution la plus appropriée serait carrément de dévier les trains de marchandises par le nord de la ville. « Dans le cadre du futur aéroport, nous préconisions la construction d'une voie reliant Ancenis à Savenay et passant par Notre-Dame-des-Landes. » Reste à trouver un financement, et là...

 

Philippe GAMBERT.
Source : http://www.ouest-france.fr/region/paysdelaloire_detail_-Tunnel-ferroviaire-a-Nantes-scenario-accident-_8620-1592589_actu.Htm

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