le volontariat

Publié le par pompiersdemarcheprime.over-blog.com

Sapeurs-pompiers volontaires / Un bip, et ça décale ! (le 21/01/11)

 

VOUZIERS (Ardennes). Chaque jour, 45 des 190 pompiers volontaires de l'arrondissement  sont d'astreinte. Certains travaillent mais peuvent compter  sur un patron compréhensif…

FRANCIS Roys a 47 ans, dont 28 à la carrosserie Dufils, à l'entrée de Vouziers.
Au travail, c'est un employé pas tout à fait comme les autres. Pompier depuis 27 ans, il peut être bipé à tout moment grâce à un appareil qu'il porte en permanence et partir en intervention.
Dans le jargon, on parle de « décaler » et c'est le lot des centres ruraux, dont l'écrasante majorité des effectifs est composée de sapeurs-pompiers non professionnels, dits volontaires.
À Vouziers, 190 SPV se succèdent « dans la console ». Rien à voir avec les jeux vidéos ou un chagrin d'amour mal vécu ; être dans la console signifie pouvoir être appelé en intervention à tout moment de sa période d'astreinte.
Quarante-cinq personnes sont simultanément d'astreinte et certains le sont en permanence. « Moi, je ne prends pratiquement plus de garde la nuit maintenant, explique Francis, dont le père était pompier et qui vivait au-dessus de l'ancienne caserne, rue Chervin ! Je suis disponible de 8 à 19 heures. Mais pendant un temps, j'étais le seul sous-officier, le seul à avoir le permis poids-lourd… Les seuls cas où c'est difficile de quitter le boulot, c'est quand je colle un frigo (il s'occupe de l'aménagement d'utilitaires) ou quand un client arrive après avoir fait 100 km. Là, pas question de lui dire de repasser ! » Denis Dufils, directeur général, fait une totale confiance à son salarié.

« On l'a sous la main ! »


« Quand vous en avez un, ce n'est pas perturbant. Mais à une époque on avait 4 pompiers sur 28 et une fois, ils tous sont partis ensemble, c'était trop. Pour moi, si toutes les boîtes de 10-12 personnes en avaient un, ce ne serait pas mal. Et puis, quand il y a une intervention, on l'a sous la main ! » « Enfin, seulement pour la bobologie », précise l'adjudant Roys. Disposant d'une place de stationnement réservée, travaillant près de la caserne, il n'a pas un kilomètre à faire pour aller se changer et sauter dans le camion.
Sauf cette fois où l'ouvrier d'une entreprise extérieure s'était cassé la jambe sur le site. Bipé alors qu'il était déjà sur place, le volontaire n'allait évidemment pas s'enfuir vers sa voiture ! À Grandpré, Nicolas Griselle, 33 ans, est ouvrier agricole. Mais au moindre bip, il redevient lui aussi pompier, depuis quinze ans déjà.
« C'était un rêve de gosse… » explique-t-il. Depuis, il a pris l'habitude d'être sonné au bout de ses champs. « Le pire cafouillage, c'est une fois où j'épandais du fumier. Je me suis précipité vers la voiture mais les clefs étaient restées dans le blouson du tracteur… Il a bien fallu y retourner ! »

Sa tenue dans la voiture


C'est l'exception qui confirme la règle ; le sapeur volontaire est très organisé. « Par exemple, quand je sais que je vais aller à Termes, à quatre kilomètres, je regarde comment j'y vais. Si c'est en voiture, je me mets d'astreinte, mais pas en tracteur ».
Nicolas a une spécificité : il n'habite pas Grandpré. Du coup, il est d'astreinte la journée pour le centre de Grandpré, puis la nuit pour celui de Buzancy !
« C'est pour ça que j'ai ma tenue dans la voiture », ajoute le caporal-chef, qui s'octroie une seule heure sur vingt-quatre sans astreinte ! « Ça me permet de rentrer tranquillement, de faire une course… » C'est Byzance !
« En moyenne, on va dire que je suis déclenché deux ou trois fois par mois », relativise Nicolas. « Mais le bip n'est jamais loin ! »
Là aussi, rien ne serait possible sans un patron compréhensif et plein de civisme. Bertrand Arnould, chef de l'exploitation, aurait du mal à ne pas l'être : pompier pendant 21 ans et père de pompier, il connaît la maison ! « Quand Nicolas s'absente deux heures, je sais qu'il les rendra quand il pourra, confie-t-il. C'est important, il s'agit quand même de porter secours à des gens ».
Des comportements exemplaires qui permettent de disposer d'une belle équipe, malheureusement jamais assez fournie. Alors, employés et patrons, qui se lance (à incendie) ?

Jacques BERTHION

 

Source : http://www.lunion.presse.fr/article/societe/sapeurs-pompiers-volontaires-un-bip-et-ca-decale

Publié dans recrutement

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